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A Achères, vos pas vous guident au cœur du village historique, à flanc de colline, d’où votre regard embrasse la plaine fluviale qui s’étend en contrebas.
Dominant le vaste paysage depuis 1212, avec son clocher de pur style roman, l’église Saint-Martin se dresse de toute sa hauteur. Monterait-elle la garde ?
Durant le XIXème siècle, la ville fait face à deux fléaux : les crues de la Seine, qui submergent impitoyablement les cultures maraichères, et les épidémies de choléra. Si les unes sont contenues grâce à la construction d’une première digue, patiemment édifiée par tous les habitants à partir de 1847, les autres épargnent finalement la cité.
« Comme par miracle », vous dites-vous en votre for intérieur. Érigées en remerciement de la protection divine par l’Abbé Duport, alors curé de la ville, trois croix de pierre sont encore là pour en témoigner.
A l’exacte confluence de la Seine et de l’Oise, Andrésy s’est notamment révélée sous le pinceau de Charles-François Daubigny ou d’Alfred Sisley mais vous la retrouvez citée dans les écrits de Julien Green qui, enfant, vient y passer ses étés.
Qu’il est émouvant de s’imaginer le petit garçon de neuf ans s’émerveillant devant le ballet des bateaux-mouches et des péniches ! Que lui inspire le spectacle de la végétation intacte de l’Île Nancy, située juste en face ?
Accessible uniquement par bateau dès le mois d’avril et jusqu’à octobre, elle abrite aujourd’hui des milliers d’oiseaux mais aussi une passe à poissons dédiée au bien-être des espèces en migration, de 180 m de long et 10 m de large, premier ouvrage de ce type jamais construit sur la Seine. Autre curiosité, en aval immédiat : le barrage écluse automatisé qui, depuis 1957, régule le cours des eaux et dispose de trois passes navigables de 30,50 m.
Tandis que vous traversez le parc Fauvel au bruit de l’eau et du chant des oiseaux, vous remerciez en pensée le bien nommé Jean-Baptiste Paradis, journaliste parisien et propriétaire du château de Villennes.
En 1869, c’est lui qui imagine de faire cheminer le ru à partir d’une grotte artificielle et d’une cascade. Il fait donc appel à Louis-Sulpice Varé, à qui l’on doit notamment le parc de Saint-Leu ou le jardin du bois de Boulogne. Une serre sera même construite, dans le pur esprit des jardins à l’anglaise. Entre eau et nature, justement, partons pour l’Île du Platais où Le « Paradou », ce kiosque norvégien issu de l’exposition universelle de 1878, est installé par Émile Zola.
L’écrivain y reçoit Joris-Karl Huysmans, Guy de Maupassant, comme un certain Paul Cézanne qui peint le château de Médan. Aurait-il apprécié l’entreprise de Gaston et André Durville ? En 1928, les deux frères médecins achètent plus de la moitié de l’île pour aménager Physiopolis, une « cité de nature » pour… naturistes.
Au dessus de l’église Saint-Pierre-ès-Liens, la rue du Château vous mène à une place forte qui existait déjà durant la guerre de Cent ans. Emblématique de l’identité du Val de Seine, le site est qualifié par les services de l’Environnement en vue d’un classement au titre des paysages.
Vous comprenez pourquoi : devant vous s’élève un château aux murs ocre, dans un parc arboré de 11 ha comprenant belvédères, potager et verger qui domine la vallée de la Seine. Vision idyllique !
Vincent Marochetti, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’État de Paris, en devient l’acquéreur en 1818. Sept générations plus tard, sa famille y est toujours installée. C’est son fils, Carlo, qui fait la renommée du lieu, Louis-Philippe et la Reine Victoria faisant appel à son talent de sculpteur, auteur notamment du maître-autel de l’église de la Madeleine et d’un bas-relief de l’Arc-de-Triomphe.
A l’époque, Gioachino Rossini, Camille Saint-Saëns ou Sully Prudhomme sont des visiteurs réguliers…
Si la paroisse de la commune date du XIème siècle, l’église est reconstruite à partir du XIVème : un bâtiment rectangulaire auquel un clocher-tour trapu est ajouté contre le mur nord.
Mais c’est Dame nature qui retient votre attention, en particulier le plateau du Mantois sur lequel vous vous trouvez. Autour de vous, la diversité vous enchante : terres agricoles plus ou moins boisées, vallées, petite plaines et vallons affluents de la Seine ; reliefs légèrement saillants s’ouvrant sur le vaste plateau ; bois et forêts, dont celle de Rosny et de Beynes, héritées d’anciens domaines de chasse et de villégiature.
Les versants de sables, eux, sont initialement couverts de bois, avec des châtaigniers, nature du sol oblige, tandis que la végétation des parties basses – marais, joncs, roseaux – progressivement remplacées par des terres de labour, s’explique par l’humidité du sous-sol argileux qui retient l’eau des nombreux étangs.
A l’origine, l’église Saint-Gilles serait antérieure au XVIIème siècle mais elle est reconstruite en 1780, démolie en 1888, et rebâtie peu après. Après la visite de la chapelle, vous partez découvrir la nouvelle école de la commune ou plutôt sa façade, que vous repérez de loin… Les 17 m2 de sa fresque murale y sont pour quelque chose. L’œuvre tout en couleurs est réalisée en deux jours au cours de l’été 2019 par Stom500, un artiste de street art dont les créations ornent déjà Berlin ou Washington.
Un hibou emblème du savoir, un livre signifiant l’importance de l’éducation et des hirondelles pour symboliser les élèves… ou tout simplement parce qu’elles nichent en nombre dans le village et portent chance ! Quant aux abeilles jaune vif, qui donnent à l’œuvre du mouvement, c’est l’une des signatures du graffeur à l’univers cartoonesque défragmenté, qui n’hésite pas à s’inspirer des fables de La Fontaine pour exprimer des messages humanistes.
Des perles en nacre et en cuivre, des coquilles, une lame en silex, des flèches, un morceau d’os percé d’un trou… Nombreux sont les trésors de la Cave aux fées.
Pour la rejoindre, partez sur le sentier GR2, à la limite sud de la commune, vers le versant nord de la vallée de la Montcient. C’est là que vous attend une allée à moitié enterrée, encadrée par d’imposants blocs de grès et de petites dalles en calcaire, sur 14 m de long et 2 m et de haut.
Si elle doit son appellation aux croyances locales selon lesquelles des fées y avaient élu domicile, ce que vous contemplez est en réalité une sépulture datant de 2 220 ans avant Jésus-Christ, qui aurait abrité au moins 150 défunts. Jusqu’à ce qu’elle soit fouillée en 1870, les légendes la protègent des pillages.
Classée monument historique en 1957, elle est restaurée 20 ans plus tard. Sur l’avant-dernière dalle, au fond, vous distinguez des motifs gravés dans la pierre. Selon les spécialistes, ils évoqueraient l’Armorique, bien que nous soyons dans le Bassin parisien… La Cave aux fées aurait-elle d’autres secrets à révéler ?
Le criquet gaulois, le lézard des murailles ou l’agrion à long cercoïde… C’est à quelques minutes de la gare de Poissy que vous allez à la rencontre de ces créatures étonnantes.
Dans le parc du Peuple de l’herbe, le plus grand des Yvelines, elles profitent de 113 ha classés en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
Sa vocation ? Sauvegarder les espèces animales et végétales, sensibiliser à la biodiversité du territoire et valoriser les espaces naturels. Projet ambitieux à la faveur duquel les berges sont redessinées pour offrir une véritable connexion avec la nature.
A la maison des insectes, vous découvrez les vivariums ainsi que la volière à papillons ; dans l’Observatoire aux oiseaux, au bord de l’étang de la Galiotte, à 13 m du sol, un paysage grandiose, à 360 °C.
L’étang ? Une ancienne sablière creusée après la Seconde Guerre Mondiale, aujourd’hui réaménagée et habitée rive sud, dans des chalets posés sur flotteurs.
Un édifice dédié à Saint-Roch date de 1444 mais l’église est postérieure. En même temps qu’une plaque vous indique que sa construction remonte à 1514, vous découvrez que des deux chapelles dont elle est flanquée, l’une est dédiée à la Vierge Marie et l’autre à saint Vincent, patron des vignerons.
A cette époque, en effet, l’activité est principalement viticole. Les coteaux donnent un vin de qualité, si semblable aux crus de la Champagne que les vignerons le vendent parfois aux négociants alsaciens. A la fin du XIXème siècle, alors que la production atteint environ 3 000 hectolitres, deux événements majeurs vont en sonner l’arrêt.
Le phylloxera d’abord, vers 1889, détruit la quasi-totalité des cépages. Puis c’est la révolution industrielle et l’arrivée du chemin de fer : les vins du sud de la France sont distribués à travers tout le territoire, concurrençant la production francilienne qui ne s’en relèvera pas. En plantant 780 pieds de vigne en 2008, une association ressuscite chaque année cette tradition locale.
La commune, où Seine et Oise se rejoignent, tient son nom de confluentis, « réunion de deux cours d’eau », et d’Honorina, sainte martyrisée à Lillebonne en 303, dont la ville abrite les reliques à partir du IXème siècle, pour les sauver de la menace viking. 200 ans plus tard environ est bâtie la tour Monjoie, idéale pour surveiller la circulation de la Seine.
Le panorama est tout aussi spectaculaire depuis le parc du château du Prieuré, siège du musée de la Batellerie. Vous y découvrez la collection la plus complète d’Europe dédiée à la navigation intérieure.
Si les bateliers sont un millier aujourd’hui, contre 15 000 en 1950, beaucoup de mariniers font toujours escale à Conflans, profitant des nombreux aménagements. Une partie des quais est même réservée aux bateaux-logements des bateliers à la retraite. De la théorie à la pratique, votre promenade s’y poursuit car vous avez rendez-vous avec le Jacques, une des célébrités locales. A flot depuis 1906, c’est le plus ancien remorqueur à vapeur de France.
Bords de Seine, étangs, massif forestier, terres agricoles, la commune a tout pour plaire ! Vous ne pouvez, vous empêcher d’admirer également l’église Saint-Martin, classée monument historique depuis 1930. Trois de ses statues sont elles aussi classées, dont la Vierge et l’enfant, du XIVème siècle. Comme si cela ne suffisait pas, le château est historique à plus d’un titre. Édifié au XIIème siècle, il conserve des caves, un colombier et des communs antérieurs au XVIème siècle.
Il paraît encore habité par l’esprit de ses illustres propriétaires, notamment Louis Aleaume, ami des poètes de la Pléiade, la marquise de Senozan, sœur de Malesherbes ou le comte de Tocqueville, père d’Alexis, lequel y passe une partie de son enfance.
Le parc ? Il sert de décor à la rédaction des Mémoires d’outre-tombe dont François-René de Chateaubriand (1768-1848) réalise des chapitres ici. En 1929, le château est acquis par des religieuses et abrite aujourd’hui l’école Notre Dame des Oiseaux.
Parmi les curiosités, le moulin à eau, même s’il est modernisé au XIXème, date du XIIème siècle. Sa roue à augets est actionnée par une chute d’eau d’1,80 m, créée grâce à un canal de dérivation de la Vaucouleurs, affluent de la Seine considéré comme miraculeux et faisant autrefois l’objet de pèlerinages.
Vous vous demandez si Philippe de Broca (1933-2004), qui vit dans la commune plus de trente ans, croit aux miracles. Il sort de son service militaire si affecté qu’il se promet de filmer l’existence sous son meilleur angle. « Le rire est la meilleure défense contre les drames de la vie », dit-il. Dans la plupart de ses 30 longs métrages, tout porte à croire que c’est le cas. Cartouche, en 1965, est son premier succès. La reconnaissance internationale arrive avec l’homme de Rio ou Le Magnifique. Suivent Le Diable par la queue, Tendre Poulet, Le Bossu, Vipère au poing, notamment. Ses comédiens fétiches ? Cassel, Belmondo, Noiret, Rochefort… Le meilleur, en effet.
La vue interpelle ! Depuis le Domaine de la Corniche, l’hôtel restaurant bâti en 1908, comme à 2,1 km de là, au Belvédère de Châtillon, près du kiosque Art Nouveau rapporté de l’Exposition Universelle de 1900.
Vous suivez des yeux le ruban de la Seine en contrebas, de Bonnières à Mantes, et la ligne des falaises de calcaire. Par temps clair, on distingue même La Roche Guyon. C’est aussi, sans doute, l’abondance des points de vue qui décide Maximilien Luce à s’installer en 1920 dans une maison voisine de l’église Saint-Nicolas, alors qu’il vient régulièrement dans la commune depuis déjà trois ans.
Il trouve ici l’apaisement, comme le montrent les œuvres qu’il réalise alors. Le plus prolifique des néo-impressionnistes laisse notamment quelque 2 000 peintures à l’huile, autant de pastels, gouaches et aquarelles, qui révèlent son sens aigu de la couleur et une grande maîtrise technique. Disparu le 7 février 1941, il repose aux côtés de sa femme, dans le cimetière.
Marie Reinette et Michelle Georgine arrivent en 1818, à l’époque où seulement 248 habitants vivent dans la commune. En 1823, Marie Aimée les rejoint. Liées comme trois sœurs, elles profitent d’une vue imprenable sur la Seine, témoins du passage des embarcations, des promenades ou des baignades. Baptêmes, mariages, elles sont de toutes les fêtes et assistent même aux enterrements. Elles en auraient des choses à raconter… pensez-vous en observant les cloches de l’église Saint-Séverin-et-Saint-Fiacre.
Sans doute assistent-elles avec étonnement à la transformation du village qui se modernise radicalement, autour des années 60, avec l’implantation des centrales EDF. Si elles ont cessé toute activité, elles restent incontournables du patrimoine industriel de la vallée de Seine dont elles occupent toujours les berges. Aujourd’hui, une zone de loisirs est établie à proximité de la commune. Non loin, un Yacht Club propose même des activités de voile et des sorties en mer.
La ville de naissance de Louis IX et Philippe III, après avoir été probablement celle de Saint Louis, vous accueille avec bien des trésors, à commencer par la collégiale Notre-Dame où ce dernier est baptisé en 1214. Si elle date du début du XIIème siècle, son chœur remonte au XIVème et ses chapelles latérales au XVème.
A l’intérieur, outre les pierres des fonts baptismaux de Saint Louis, vous découvrez les quatre chapiteaux du chœur sculptés en 1150 et la chapelle ornée de boiseries du début XVIIIème. Malgré ses nombreuses transformations, elle reste l’un des rares témoins de la transition entre les arts roman et gothique.
Dans un tout autre style, la Villa « Les Heures Claires », dite villa Savoye, est classée sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016, après avoir été sauvée grâce à l’intervention d’André Malraux dans les années 60. Œuvre de Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier, entre 1929 et 1931, c’est un parfait exemple de l’architecture moderne et de la théorie des « cinq points » : pilotis, plan libre, façade libre, toit-jardin et fenêtres qui entourent la maison.
Magnifique ? Splendide ? Difficile pour vous de choisir un qualificatif adapté à la Collégiale. Certes, elle ressemble à Notre-Dame-de-Paris par sa proximité avec la Seine, ses dimensions, son style gothique et plus surement sa tour nord, restaurée sur le modèle de l’édifice parisien. Mais elle possède des similitudes avec l’abbatiale de Saint-Denis ou la cathédrale de Senlis. Dès le XIIème siècle, sa nef de 30 m est la plus haute du pays.
Sa grande rosace de 1280 ? L’une des plus anciennes de France. Quant aux trois portails, ils sont considérés comme des chefs-d’œuvre de la sculpture occidentale.
Cette majesté lui a-t-elle porté chance pour résister aux guerres des huit siècles derniers ? La Révolution laisse de nombreuses statues mutilées et ravage les portails, notamment celui du milieu ? C’est comme s’il avait été retouché « par Michel-Ange », dit Auguste Rodin. Classée Monument historique en 1840, elle est même épargnée lors du bombardement du 30 mai 1944. Tout le centre historique de la ville est alors détruit… elle exceptée.
La Seconde Guerre Mondiale, en particulier les bombardements du 31 mai 1944, a raison du premier, déjà maintes fois réparé, mais le second résiste, malgré ses arches manquantes. De quoi s’agit-il ?
Des deux ponts de la commune, édifiés pour relier les grandes routes de Cherbourg, Calais et Dunkerque à celles plus au sud, ouvrant ainsi la voie aux nombreuses récoltes et à leur commerce.
En guise de marchandise, c’est vous qui empruntez le « pont aux perches », comme on l’appelle aujourd’hui. Bâti en 1150, il permet toujours d’accéder à l’Île « du Fort », qui doit son nom à l’édifice construit par Du Guesclin pour défendre la ville de Meulan contre les Anglais.
La cloche, qui date de 1547, est l’une des plus anciennes du département. Ainsi allez-vous directement la saluer à votre arrivée dans la commune.
Profitez-en pour admirer l’église Saint-Léger, donnée en 1083 par le comte de Meulan à l’abbaye du Bec-Hellouin. Le portail d’entrée d’abord, surmonté d’une niche accueillant une statuette. Les murs latéraux, ensuite, scandés de contreforts qui alternent avec des baies en arc brisé.
De plan carré, la tour-clocher domine la façade nord de l’église, le clocher, daté probablement de la deuxième moitié du XIIème siècle, étant lui-même composé de trois niveaux. La nef, le chœur et le collatéral sont édifiés au milieu du XVème siècle quand la chapelle de la Vierge est reconstruite en 1845 et 1846.
Le Sisymbre couché est une plante de la famille des Brassicaceae. Aussi étonnant que cela puisse paraître, vous apprenez que c’est sa seule présence qui justifie l’inscription de la carrière de craie que la commune se partage avec Guerville, sa voisine, à Natura 2000, réseau européen des espaces protégés.
Si elle disparaît d’Ile-de-France dans les années 80, on retrouve sa trace en 2006 et elle dispose maintenant d’une surface d’environ 80 ha pour se développer avec d’autres plantes remarquables, comme l’Euphrasie officinale ou l’Epipactis des marais. Le patrimoine naturel des espèces ne perdure que dans le maintien de leurs habitats.
Ainsi en est-il de ce territoire : il y a la plaine qui s’étend de la Seine au bourg, les coteaux boisés et le plateau du Mantois, légèrement vallonné, lui-même planté de bosquets, notamment le bois de Mézerolles : c’est là que des centaines de murs d’époque gallo-romaine attesteraient que la commune est bâtie auprès de ruines antiques.
Un cimetière de l’époque gallo-romaine, mis au jour en 1875, attesterait que la commune est habitée dès l’âge de pierre. Avançant dans le temps, vous visitez l’église Saint-Martin de style gothique, en pierre calcaire, qui date du XIIème siècle, mais dont le clocher a été refait quatre siècles plus tard. Quant au lavoir de la Côte-Duché, il est construit en 1876 et restauré en 1988.
C’est une toute autre histoire qui s’attache à la Croix de l’Herminette : d’époque romane, son nom évoque le martyre d’une jeune fille condamnée à être brûlée vive. Ses bourreaux, après avoir mis le feu à ses vêtements, la laissent néanmoins partir : si elle parvient à rejoindre le ru du Bernon, l’eau éteindra les flammes et elle sera sauvée. La légende rapporte qu’elle réussit à parcourir une centaine de mètres avant que le feu ne s’éteigne de lui-même, à l’emplacement même de la croix.
C’est l’un des plus anciens de France et il garde, à vos yeux, toute sa majesté. Si le vieux pont de Limay, reliant autrefois la commune et l’Île aux Dames, n’est plus intact, il affiche une arche ogivale du XIIème siècle et serait, dans son ensemble, antérieur de deux siècles.
Comme les nombreux ponts enjambant la Seine de Poissy à Vernon, plusieurs moulins occupent à l’origine sa partie supérieure, jusqu’à ce qu’une péniche vienne heurter le dernier d’entre eux lors d’une crue, en 1870, et le fasse sombrer.
Personne ne peut en témoigner aujourd’hui mais « Le Pont de Mantes » (1868) qui le représente, œuvre de Camille Corot visible au musée du Louvre, lui rend fidèlement hommage. S’il est classé monument historique en 1923, il est à nouveau malmené en 1940, pour la bonne cause, cette fois : la destruction partielle de ses arches retarde l’avancée de l’armée allemande. Cela ne l’empêche pas d’être filmé par François Truffaut dans l’avant-dernière scène du film « Jules et Jim ».
Vous avez plus que jamais la tête en l’air ?
C’est que vous observez le ciel, profitant de la situation de la commune, l’un des points culminants de la région Île-de-France. Dès 1973, un observatoire astronomique est installé au château de la Tour, suivi, en 1990, par un musée dédié à l’astronomie, l’astrophysique et l’exploration spatiale. Le Parc aux Etoiles, l’un des 48 Centres de Culture Scientifique, Technique et Industriel national, date pour sa part de 2014.
Dès que le temps le permet, la plus grande lunette de médiation scientifique de France permet des observations astrales de très grande qualité. Dans le parc, 30 dioramas géants reconstituent sous vos yeux le ciel boréal, en trois dimensions et en couleur. A l’intérieur, vous observez 22 000 étoiles en trois dimensions, dans 34 vitrines éclairées de lumière noire.
Quant à la centaine d’ateliers scientifiques, ils abordent astronomie, géosciences, sciences du vivant ou nouvelles technologies… des sujets illimités, comme l’univers.
Le biotope du Bout du monde occupe 48 ha d’une ancienne gravière. Mais contrairement à ce que son nom indique, il se trouve juste ici, au nord de la commune. Depuis 1999, toute activité humaine comme la pêche, la chasse, la baignade ou la promenade y est interdite par arrêté préfectoral.
Résultat ? 198 espèces d’oiseaux sont comptabilisées aujourd’hui, contre 165 en 1989. Si l’entrée n’est autorisée que lors de visites encadrées, vous profitez des observatoires et du sentier pédagogique pour vous approcher de ce paradis. L’étang, d’abord, pour les migrateurs qui y trouvent calme et alimentation le temps d’une halte ; les prairies et les pelouses, ensuite, royaume du criquet Oedipode turquoise, du papillon Azuré ou de nombreuses orchidées.
La présence de plantes très rares, comme la Cuscute d’Europe ou la Renoncule à petites fleurs, ajoute encore à l’intérêt du lieu. Quid des libellules ? Elles apparaissent dès que le niveau de l’étang est bas, laissant place aux prairies et aux mares.
Découvrir Épône, c’est aussi possible avec le parcours historique d’1h30, qui vous emportera sur les vestiges d’un site mégalithique, au premier temple maçonnique et vous emmènera là ou fut écrites la première constitution et celle de la Ve République et un peu plus loin, vous replongez dans l’univers de Babar …
« Ma chère amie, écrivait Stéphane Mallarmé à Berthe Morisot, voit-on Le Mesnil du chemin de fer, un peu au-delà de Gargenville ? ». Oui.
Malgré le feuillage épais, vous apercevez le petit château du XVIIème siècle depuis le train venant de Paris et, avec lui, la rive droite de la Seine où s’étend la commune.
A propos du Mesnil, qu’elle découvre un bel après-midi d’été avec son mari et décide d’acheter, Berthe écrit : « C’est extrêmement joli. Eugène s’en est toqué et Julie aussi ». Eugène disparait peu après et Berthe, qui lui survit seulement deux ans, laisse la demeure à sa fille, alors âgée de 14 ans.
Nous sommes en 1895. Quelques années plus tard, selon son vœu, Le Mesnil devient une maison de famille. Les enfants de Julie, mariée à Ernest Rouart, jouent dans le jardin, les proches y viennent souvent. Le temps s’est-il figé ? Vous retrouvez le pigeonnier, comme autrefois, face à la maison ; sur le côté, les quelques marches qui mènent à la petite forêt où les Rouart et les Valéry aiment se promener ; l’image de Berthe et de Julie, son modèle favori, est presque réelle.
Mieux que tous les panneaux indicateurs, le parfum du cacao vous guide… vers l’usine Barry Callebaut, leader mondial de la fabrication de chocolat et cacao, installée ici depuis 1842. Dans le bâtiment ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, la masse de cacao fait l’objet d’un prémélange avec le beurre de cacao et le sucre.
Puis la pâte descend dans la pré-broyeuse pour devenir une sorte de poudre, avant le conchage qui consiste à malaxer la matière pendant dix heures pour développer les arômes. En fin de ligne, le chocolat est liquide et chaud, autour de 35 degrés, avant d’être refroidi, conditionné et livré. 70 000 tonnes sont expédiées chaque année dans le monde entier.
La boutique n’en reste pas moins bien achalandée : pistoles ou pains de de 2,5 kg, tablettes, poudres, gaufrettes s’y trouvent par centaines, avec les fameux bâtons boulanger, une invention maison à l’origine, en 1963, du pain au chocolat…
Le plus ancien édifice de la commune serait la chapelle Saint-Jean-Baptiste, datant en partie du XIIème siècle. Bâtie à flanc de coteau, elle surplombe le petit cours d’eau du ru que vous apercevez au fond du vallon.
Elle est en outre entourée de quatre sources, dont la source Saint-Jean située juste en dessous. D’un débit très fort, elles alimentent jadis des fontaines, un lavoir et un abreuvoir appelé l’Étang. C’est une retenue d’eau importante où l’on… se baigne, pour ses vertus thérapeutiques.
Le jour de la fête du saint, des membres de la confrérie aident les malades à s’immerger, tandis que des mères, accompagnées de leurs enfants, se trempent directement à la source. Un texte rapporte même que « les laboureurs et les vignerons allaient chercher leurs animaux et se baignaient avec eux dans l’abreuvoir ». Dès le IVème siècle, l’église lutte contre le paganisme mais la croyance persiste et a même tendance à se répandre avec les Francs et les Saxons qui raffolent des fontaines. La confrérie n’existe plus mais la fontaine, si.
La seigneurie de Goussonville est la propriété des comtes de Hallot, de 1426 jusqu’à la veille de la Révolution, comme en attestent d’ailleurs les blasons peints sur les murs intérieurs de l’église Saint-Denis, construite en pierre au XIIème siècle.
C’est à cette même famille que la commune doit son lavoir, édifié en 1750, et l’amélioration de la distribution d’eau, ainsi que l’embellissement de l’église et son château. Si, aujourd’hui, il prend la forme de deux grands corps de logis situés le long d’une cour en terrasse dominant des jardins, l’ancien bâtiment est tout en longueur, sans doute bâti sur ordre de Jean II de Hallot, dans le second tiers du XVIIème siècle. Il est prolongé vers le nord et doublé d’un second corps de logis, situé en contrebas, un siècle plus tard.
Flanqué d’un pavillon à son extrémité, le nouvel édifice est probablement initié par Ambroise de Hallot.
Le massif de l’Hautil, commune comprise, est exploité dès le Moyen Âge pour ses calcaire, grès, meulière, pierres à plâtre ou gypse.
Relativement artisanale à ses débuts, l’activité se mécanise lors de la révolution industrielle, où l’exploitation concerne plus d’un tiers du territoire, avant de s’arrêter courant XXème, faute de rentabilité. Certaines carrières sont pourtant encore utilisées, comme celle occupée par Angel Moioli. Installé depuis 2016 sur près de 6 ha, il est l’un des derniers champignonnistes de la région, vous dira-t-il.
Obscurité, humidité, fraîcheur, le sous-sol offre tout ce dont il a besoin. Les salles sont même ventilées naturellement par un courant d’air qui assure le contrôle de l’hygrométrie, la pierre régulant la température. La saison des champignons ? C’est toute l’année ! Chaque semaine, le jardinier de la nuit, qui perpétue une tradition familiale, en produit plusieurs centaines de kilos : champignons de Paris, pleurotes et lantins de chêne.
Vous partez du centre du village en direction du nord. Vous la distinguez déjà. Elle est là, à 800 m environ, en plein champ, fichée directement dans la terre. Comment est-ce possible ? Presque toutes les croix érigées à partir du Moyen Âge reposent sur un socle. Plus vous vous approchez et plus vous remarquez ses bras, étonnamment courts pour sa taille.
C’est un autre indice. Vous avez devant vous un menhir « transformé » en emblème cruciforme. Retour au néolithique : entre 6 000 et 2 200 ans avant notre ère, les dolmens et menhirs, en tant que sépultures, stèles commémoratives ou indicatrices de tombeaux, sont des monuments sacrés et vénérés. Même si l’origine de cette tradition est le plus souvent ignorée, le « culte des pierres » est perpétué par les Gaulois, les Romains puis les Chrétiens… jusqu’à la publication d’un décret, en 789. Fidèle aux mouvements évangélisateurs, il ordonne la destruction de toutes les idoles païennes ! Leur présence aujourd’hui n’est due qu’à leur christianisation d’alors, par l’adjonction, la sculpture ou la gravure de croix.
En parcourant les rues étroites et pittoresques de la commune, il vous est difficile d’imaginer l’animation d’Elisabethville. Et pourtant…
Édifiée ici même, entre 1922 et 1928, sur la plaine alluviale et aux abords de la gare, la cité-jardin est destinée à offrir un lieu de villégiature plus accessible que les plages de Normandie. Les parisiens se pressent pour profiter de la « Plage de Paris », avec son hôtel-restaurant et ses salons où il fait bon danser.
Il y a aussi un golf et un casino-théâtre, aux côtés de près de 150 villas. Succès de courte durée : la crise économique de 1929 et ses conséquences ont raison du projet. Qu’en reste-t-il ? Place de Louvain se dresse la « première église au monde construite en béton armé », œuvre de l’architecte Paul Tournon et du sculpteur Carlo Sarrabezolles, dont vous admirez la forme de reliquaire et la flèche. Il demeure également des photos, fidèles aux souvenirs, représentant une plage de sable fin et son plongeoir, au bord d’une eau limpide, comme sur cette ancienne publicité visible dans la salle des pas perdus, gare Saint-Lazare.
Vous longez la Vaucouleurs qui voit son cours doubler, à partir de la commune et jusqu’à la Seine, par une dérivation de 7,5 km, bras forcé qui participe à l’écoulement des crues et alimente les moulins.
La particularité du village ? C’est qu’il en compte huit ! Sept sont transformés en habitations mais celui de Brasseuil a conservé son activité. Sur cette rivière où blé, seigle ou épeautre sont écrasés depuis des siècles, il s’est en outre distingué en tant que pionnier de l’agriculture biologique dès les années 1970, valorisant par là-même toute la filière.
Quand des cylindres en acier broient 3 200 kg de blé par heure, le moulin sur meules de pierre en traite 600, selon un procédé traditionnel qui préserve le germe de la céréale. 10 passages successifs garantissent l’exceptionnelle qualité nutritionnelle de la farine. Dans une logique de développement durable, les approvisionnements en blés biologiques sont issus d’Ile-de-France, à hauteur de 50 à 70%, se plaît-on à préciser ici. Et de rappeler que 50% du territoire régional est agricole.
Coteaux, bois, prairies, cultures : vous admirez la grande diversité de paysages qui s’affiche dans la vallée de la Mauldre, au croisement de laquelle se situe la commune. La Mauldre ? Un affluent de la rive gauche de la Seine de 35,4 km. Quant à la vallée, c’est une région d’occupation humaine très ancienne où des allées couvertes du néolithique ont notamment été retrouvées.
Pourtant, la plaine n’est encore qu’un vaste marais au début du IVème siècle, lorsque les disciples de Saint-Martin y construisent un réseau hydrographique – petits canaux, fossés -, destiné à l’exploitation des sols. Quelques siècles plus tard, rigoles et étangs, au sud, auraient alimenté les grandes eaux du château de Versailles. Les grandes cultures se concentrent aujourd’hui sur les rebords non boisés et dans le fond de la vallée, tandis que les pentes les plus raides, plantées d’arbres, correspondent aux parcelles autrefois consacrées à l’élevage, à la vigne ou aux vergers.
La commune est envahie par les Celtes, les Germains, les Romains, les Francs, les Normands puis les Anglais. Pourquoi ?
A cause de sa position géographique. Si la Seine la délimite d’un côté, elle se situe sur une frontière virtuelle entre Gisors et Château-Gaillard, dont vous apercevez les vestiges au nord. Datant de 1197, la forteresse construite en un an seulement, sur ordre de Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie, est destinée à repousser Philippe-Auguste, roi de France.
Sur l’éperon rocheux qu’elle occupe, à une centaine de mètres au dessus de la Seine, un ingénieux système de défenses a été mis en place – fossés, remparts, ponts – jusqu’au donjon, retranché au bord de la falaise. Succombant à une blessure le 6 avril 1199, Richard, s’il voit son château terminé, n’assistera pas à son siège.
Au-delà de son importance historique, le site est classé pour son intérêt écologique car des plantes rapportées de Palestine par les Croisés y sont encore vivaces, tout comme le souvenir de l’ami de Robin des Bois est éternel…
Un lieu appelé « Buscalide », c’est-à-dire « broussailles », serait mentionné dans un état des biens de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Mais vous apprenez que Buchelay est aussi le nom d’un chevalier qui accompagne le roi Louis VI le Gros en Angleterre. Si son patrimoine est considérable à la fin du règne de Charlemagne, les passages des Normands, aux IXème et Xème siècles, laissent une vallée de la Seine ruinée et facile à annexer, ce que ne manque pas de faire la famille Mauvoisin.
Jusqu’au XVIIIème, Buchelay devient le fief de la seigneurie de Rosny, même si la commune connaît de nombreux seigneurs au gré des successions, partages et ventes. C’est seulement en 1475 que les habitants obtiennent l’autorisation de bâtir leur propre église.
Formé d’un long vaisseau à nef unique, en prolongement d’une tour carrée qui supporte le clocher, l’intérieur, de style néo-gothique, est éclairé par des baies en ogives pourvues de vitraux offerts, vers 1900, par les paroissiens eux-mêmes.
L’histoire de Chapet se conjugue avec celle de ses carrières. Au-delà de l’extraction de pierres à bâtir, des cavités très anciennes, dont certaines servent à entreposer les chais des vignerons, s’étendent encore sous les maisons.
La topographie des lieux résulte en effet de l’encaissement du réseau hydrographique dans une structure géologique calcaire. Cela contribue-t-il à la qualité des sols ? Sans doute Asafumi Yamashita saurait-il répondre. Installé ici depuis plus de 20 ans, le maraîcher se spécialise dans les légumes nippons à la demande d’un grand restaurant, vous explique-t-il.
Sur son exploitation, au fil d’une agriculture raisonnée, sur-mesure et particulièrement respectueuse, les graines de son Japon natal germent dans une terre argileuse, pour donner naissance à des micro tomates, piments noirs, fèves edamame ou navets kabu. Peu de variétés. Asafumi Yamashita ne les cède d’ailleurs qu’en très petites quantités, à un nombre réduit de grands chefs choisis pour leur talent à valoriser la qualité des légumes. Car il n’y a pas meilleur. Sa méthode ? Rester modeste et fidèle vis-à-vis de la nature. Tout simplement.
La commune se trouve au sein du Parc naturel régional du Vexin français qui, vous le découvrez, représente une surface de 71 000 ha. Rien que ça ! Classé depuis 1995, il est le premier Parc à recevoir le label « Pays d’art et d’histoire » du Ministère de la Culture et de la Communication.
Son intérêt patrimonial réside à la fois dans la diversité des habitats naturels que dans la présence de sites d’intérêt national ou d’espèces végétales protégées. Comment le décrire ?
C’est un vaste plateau calcaire entaillé de vallées contrastées – longues, étroites, vallonnées ou s’épanouissant en plaines alluviales – qui domine les régions environnantes. S’y côtoient une grande variété de paysages ainsi que des cultures de blé, orge, colza, tandis que les buttes conservent une silhouette boisée. Quid de l’architecture ? Tous les styles sont représentés et témoignent d’une occupation ancienne : châteaux, églises, domaines agricoles, moulins, fontaines, pigeonniers, lavoirs et croix.
C’est décidé, vous retombez en enfance. Au programme de votre visite de la commune ? Découverte des fruits et légumes, de la graine à l’assiette, apprentissage de la culture, dégustation de produits de saison, dessin, coloriage, participation à des ateliers cuisine, jardinage, jeux de l’oie géant ou de piste… à moins que vous ne préfériez nourrir les petits animaux ?
Installée sur les coteaux de la Seine, l’exploitation agricole Le Clos du bassin propose de nombreuses animations destinées aux plus jeunes. Si l’agriculteur Etienne Vallée a repris l’activité de son grand-père, c’est dans l’objectif de promouvoir la pédagogie et la communication autour des produits agricoles franciliens.
Avec 93 ha de céréales et maraîchage, aujourd’hui dédiés aux fruits rouges – fraises, framboises, cerises, groseilles, cassis – prunes, rhubarbes et pommes, ou légumes de saison, les visiteurs sont au rendez-vous.
Placée à l’entrée de la nef, la cloche de l’église Notre-Dame-de-la-Trinité porte une inscription qui mentionne notamment la date de sa fonte : 1111.
Du Moyen Âge, la commune conserve également un édifice d’une toute autre nature. Pour le découvrir, empruntez la boucle départementale n°1 de randonnée équestre, vers le village voisin de Flacourt dont il marque l’entrée. Situé à la jonction de deux pentes, le pont Bât-Cheval se présente sous la forme d’une seule et grande arche de pierre de 25 pieds, soit environ 8 m, qui enjambe le ravin du même nom, juste en dessous.
La Rubeille y coule tranquillement, avant de se jeter dans le Ru Morand, affluent de la Vaucouleurs. A l’époque de la voie royale, depuis la rue Porte-aux-Saints à Mantes jusqu’à Dreux, le pont permet le transport des marchandises des villages voisins jusqu’à la Seine. Quant à son nom, il évoque la légende de Renaud de Montauban et de son cheval enchanté, Bayard.
Flacourt ne devient une commune qu’en 1801. Mentionnés dès l’année 1149, les premiers seigneurs sont des chevaliers appartenant à la puissante famille mantaise des Mauvoisin : Hugues est abbé de Saint-Germain-des-Prés de 1216 à 1220 ; Jean, chevalier de la châtellenie de Mantes en 1222.
À la fin du XIVème siècle, le village passe aux mains des Morainvilliers puis à la famille Le Bret, pendant tout le XVIIème siècle, avant d’être acheté en 1732 par Charles Savalette.
L’église Saint-Clair garde de nombreux témoignages de ce passé. De son histoire, vous apprenez qu’elle dépend à l’origine de l’abbaye bénédictine de Neauphle-le-Vieux et existe déjà au Moyen Âge. Détruite par un incendie vers 1875, elle est reconstruite et inaugurée le 19 mai 1878. A l’intérieur, vous admirez un bois polychrome du XVème siècle qui représente saint Clair : l’apôtre du Vexin aurait séjourné dans la commune. Autre trésor, classé monument historique : un crucifix du XIVème siècle et son reliquaire.
L’usine Renault est inaugurée en 1952. Avec 237 ha, c’est la plus importante de France et, depuis la fermeture de celle de Boulogne-Billancourt, la plus ancienne usine de carrosserie du constructeur. Mais encore ?
On y fabrique des modèles historiques – Dauphine, Renault 5, Supercinq – soit plus de 17 millions de véhicules, même si la production annuelle, de 400 000 voitures fin des années 90, passe à moins de 150 000 en 2009…
De son côté, vous dites-vous, la Minaudière est également une création, si ce n’est populaire, du moins aussi historique. Son auteur, Alfred Van Cleef, baptise ainsi le château, auparavant appelé La Musardière, qu’il acquiert dans la commune. Marié à Estelle Arpels, avec laquelle il partage la passion des bijoux et le sens de la famille, il fonde la Maison de joaillerie historique.
Leur fille Renée en occupera la direction artistique une trentaine d’années après, en 1926. Quelques innovations plus tard, dont le collier Zip ou le Serti Mystérieux, les collections n’ont rien perdu de leur style.
Si de nombreux vestiges attestent de la présence des Gaulois sur la localité, il ne subsiste de cette période que les traces d’un dolmen.
La commune voit également s’installer les légions romaines puis subit l’invasion normande. Vous vous remémorez quelques-uns des épisodes les plus marquants de l’époque médiévale, notamment les affrontements terribles de l’été 1087. C’est ici même que sévit Ascelin Goël, engagé auprès de Guillaume le Conquérant dans la bataille qui l’oppose, à travers tout le territoire du Vexin français et jusqu’à Mantes, au roi de France, Philippe 1er, après le pillage d’Évreux.
Célèbre pour sa cruauté, le capitaine ordonne à ses troupes d’arracher les pieds de vigne, de scier les troncs des arbres fruitiers et de détruire tout, même les moissons. Mantes sera ensuite mise à sac et incendiée, épisode tristement célèbre, resté également dans l’histoire comme la dernière chevauchée de Guillaume : le roi d’Angleterre et duc de Normandie mourra à Rouen quelques semaines plus tard.
Outre l’incendie de la commune par Henri II d’Angleterre lors de sa marche sur Mantes en 1188, Château-Fondu, dont tout indique qu’il s’agit d’une forteresse médiévale du XIIème, est détruit au siècle suivant.
Vous partez retrouver ses vestiges, visibles à l’ouest du village, au sommet d’un monticule. Il vous revient en revanche que Guy 1er Mauvoisin, au début du XIIIème siècle, marque les esprits par sa piété et sa bonté.
S’il est rare qu’un ancien fief soit transformé en ferme seigneuriale dans la région, c’est pourtant le cas ici : la maison qui sert de logis au seigneur est encadrée de bâtiments utilitaires – grange, bergerie, écurie et poulailler – selon une disposition en quadrilatère qui permet une meilleure surveillance de la cour, lieu d’échange et d’activité.
Autre construction rectangulaire, le lavoir et ses galeries couvertes, disposées en U, dont les toits pentus sont dirigés vers l’intérieur : cela permet de recueillir les eaux de pluie dans un bassin central.
Devant l’église Saint-Denis, classée monument historique en 1928, vous avez une pensée pour Chateaubriand qui en aurait apprécié la beauté au cours de fréquents passages.
Pour ses parties les plus anciennes, l’édifice date du XIème et XIIème siècles, notamment l’abside romane et sa tour-clocher.
Avant de partir à la découverte du sentier du patrimoine sur le thème des lavoirs, vous vous rappelez que le lavage du linge s’effectue dans les rivières et les ruisseaux pendant des décennies. Mais face aux épidémies et à la pollution fluviale, l’Assemblée législative vote, en 1851, un crédit subventionnant la construction d’établissements de bains et de lavoirs publics.
Aménagés, couverts, transformés en bâtiments fonctionnels, ils se répandent ainsi dans toute la France. Viendra ensuite le temps des lessiveuses, puis les premières machines à laver, dont un brevet est déposé à l’Institut national de la propriété industrielle dès 1904. Toutes innovantes soient-elles, elles doivent être actionnées… à la manivelle.
Deux édifices de la commune retiennent votre attention.
L’église paroissiale Notre-Dame-de-l’Assomption, classée monument historique en 1934, est érigée vers 1145 et ferait partie des sanctuaires construits par Galéran II, selon le vœu de son épouse, Agnès de Montfort. En échange du retour de Croisade de son mari, elle aurait promis à Dieu d’ériger 17 églises. Galéran II bel et bien revenu en 1156, les sanctuaires sont tous bâtis dans un délai de dix ans. Si elle connaît des modifications de son chœur au XIIIème siècle, puis des voutes au XVIème, elle conserve son portail roman et son clocher aux quatre pyramidions coniques.
Le château, quant à lui, est une demeure seigneuriale à partir de 1583. D’architecture simple, anciennement entouré de fossés, il est totalement transformé au XVIIIème et son parc redessiné un siècle plus tard par le paysagiste Louis-Sulpice Varé, connu pour son tracé du bois de Boulogne.
Neuf heures : c’est la durée nécessaire pour rejoindre Poissy depuis Rolleboise… à deux nuances près : nous sommes au XIXème siècle et le trajet s’effectue sur la Seine, à bord du coche d’eau La Galiote.
Si, au retour, la cinquantaine de kilomètres qui sépare les deux communes bénéficie d’un courant favorable qui raccourcit le temps de trajet à cinq heures, l’aller est effectué de nuit, avec un chemin de halage peu entretenu. Avez-vous oublié que l’embarcation est tirée depuis les berges par quatre chevaux ?
C’est aussi ce qui explique la halte ponctuelle de l’embarcation ici même, au niveau du relais du coche, pour renouveler les montures. Au moins les 89 passagers bénéficient-ils d’un certain confort, profitant notamment de la présence d’un salon qui peut accueillir jusqu’à 40 voyageurs. Très utilisée, La Galiote transporte indifféremment personnes et marchandises.
Direction ? Ouest de la commune.
Vous volez vers le bois de Flicourt, où les sablières sont rétrocédées à l’agence des espaces verts de la région Île-de-France. Heureuse initiative puisque, depuis 1993, un programme de reboisement et d’aménagement a contribué à la création d’un conservatoire à l’écosystème caractéristique de la vallée de la Seine. La nidification d’espèces rares donne aujourd’hui toute sa valeur à ce site, exceptionnel par son ampleur de 36 ha, dont 15 en eau.
Bois, prairies, milieux humides, forestiers ou sableux, cette mosaïque attire plus de 190 espèces d’oiseaux, dont plusieurs protégées au niveau national et européen : martin pêcheur, petit gravelot, oedicnème criard, grand cormoran, grèbe huppés, héron cendré, hibou moyen-duc, cygne tuberculé, notamment. Que la nature est belle ! Pour les découvrir, vous êtes installée dans les observatoires en accès libre, équipés de fenêtres de hauteurs variées qui facilitent l’utilisation d’appareils photo, de télescopes comme de jumelles.
C’est en haut du cimetière que vous trouvez la tombe de Jacques Lacan. Lorsqu’il n’est pas à Paris, le psychiatre et psychanalyste (1901-1981) habite la « Prévôté », maison de la commune qu’il acquiert en 1951.
A l’image de son génial et fantasque propriétaire, elle abrite des œuvres de Courbet, Balthus, Renoir, Derain, Monet, Giacometti ou Picasso, une bibliothèque de 5 147 ouvrages, une piscine où Lacan se jette nu, chaque jour avant le déjeuner, rapporte sa compagne. Élevé dans une famille très pieuse, il fait des études de psychiatrie et passe sa thèse en 1932. Déclarant que « l’inconscient est structuré comme un langage », Lacan reprend à son compte des concepts freudiens, s’appuyant notamment sur le structuralisme et la linguistique, pour des patients qui viennent le consulter par centaines. Ami de Dolto, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, il suscite également de nombreuses critiques. Après l’hôpital Sainte-Anne, Lacan enseigne à l’École pratique des hautes études et fonde sa propre école.
Dans la commune, les bâtiments de la ferme du château, en rectangle, encadrent la cour centrale, en contrebas de la terrasse : c’est là que se tient autrefois la basse-cour.
Songez qu’à moins de 5 km, des pensionnaires un peu plus exotiques se partagent les 380 ha du célèbre Parc de Thoiry. 750 espèces au total. Une mini ferme, un labyrinthe, une volière, un parcours sur filets entre les arbres, un camion brousse font parties des activités préférées des enfants, comme les ateliers pédagogiques, mais vous êtes surtout fasciné par les soigneurs avec qui il est possible d’échanger lorsqu’ils nourrissent leurs protégés : pandas roux, lions, tigres, loutres, lémuriens, loups. Loin d’oublier qu’ils sont privés de liberté, vous admirez aussi les gorilles récemment arrivés. La captivité participerait à la protection de la race, désormais en danger dans son milieu naturel. En cause, la déforestation, l’agriculture, l’exploitation de mines, le braconnage ou les maladies.
Le point commun entre « Camille Claudel » et « Le Pacte des loups » ?
Sortis respectivement en 1988 et 2001, les deux films sont tournés au château d’Issou. Au milieu d’un parc de 12 ha, le bâtiment se trouve initialement au centre d’une exploitation agricole. Si les premières constructions datent d’environ 1399, il n’en reste quasiment rien, sinon une tour carrée, vestige de l’ancien manoir féodal, et un colombier dont vous admirez la grandeur.
Laissé à l’abandon, le château est classé site remarquable en 1974 mais continue de se dégrader, jusqu’à l’intervention des bénévoles il y a une vingtaine d’années. Toutes les dépendances, dont le pigeonnier, peuvent être sauvées. L’orangerie, les écuries, le garage et les communs bénéficient également de rénovations, tout comme le jardin à la française, réaménagé à partir de cartes postales d’époque par des étudiants paysagistes.. Depuis peu, c’est la Mission Stéphane Bern qui joue le rôle de sauveteur.
L’allée de tilleuls vous mène au château. C’est la famille de Maussion qui transforme le domaine après son achat en 1760 : jardin à l’anglaise, ajout d’essences dans le parc de 52 ha.
Depuis 1952, le centre national de formation des Scouts et Guides de France y est installé, et les infrastructures adaptées avec.
De l’anglais « scout », signifiant « éclaireur », le scoutisme est créé en 1907 par Lord Robert Baden-Powell, général en retraite, qui décide de mettre son expérience au service des jeunes britanniques, en s’inspirant également des rites d’initiation zoulous, de la gymnastique ou des codes de la chevalerie… « Je me mis à l’œuvre pour transformer ce qui était un art d’apprendre aux hommes à faire la guerre, en art d’apprendre aux jeunes à faire la paix », déclare-t-il. Tout un programme ! Le premier rallye, qui se tient en 1910 à Londres, attire 10 000 jeunes gens. Aujourd’hui, le mouvement en rassemblerait plus de 40 millions, de toute religion et nationalité, dans 217 pays et territoires.
A la croisée de la vallée de la Seine et du plateau agricole du Mantois, la commune est traversée par le sentier de grande randonnée GR 26.
Qu’ils empruntent des voies ancestrales ou des sites d’exception, les GR, pour votre plus grand plaisir, permettent d’effectuer des marches de plusieurs jours. Vous apprenez que la Catalogne est le premier pays d’Europe, au XIème siècle, à libéraliser l’utilisation des chemins. En 1910, si le Club Alpin Français organise des randonnées, le phénomène se répand vraiment grâce aux congés payés. Jean Loiseau n’a pas attendu 1936 pour parcourir les sentiers… S’inspirant des États-Unis, il met au point le balisage : un trait rouge, comme les marques des bûcherons, surmonté d’un trait blanc car c’est visible au crépuscule. Le Comité National des Sentiers de Grande Randonnée est créé un an plus tard, en 1947, suivi du premier tronçon du GR® 3. En 1952, les GR® totalisent 1 000 km. En 1971, la Fédération est reconnue d’utilité publique.
La Ferme du Logis, dont les corps de bâtiments datent du XVIIème siècle, vous accueille pour votre première cueillette à la ferme. Après avoir fait peser vos emballages, vous partez, brouette en mains, à travers le domaine.
Tous les fruits et légumes sont à disposition, d’avril à novembre : les asperges pour commencer, les courges pour finir ! Lorsque l’activité est lancée, en 1977, personne ne la pratique encore en France.
A l’époque, les pommes sont difficiles à vendre et la famille Cochin a l’idée de faire paraître une petite annonce invitant les particuliers à venir les récolter. Bingo. C’est l’affluence dès le premier week-end.
Les champs de céréales sont alors transformés en verger et en potager, des hectares plantés de fraisiers. Les médias se font si bien le relai de l’expérience que la mode est lancée et séduit des milliers de personnes à partir des années 80. Avec des produits faits maison, la boutique propose également des fruits et légumes… déjà récoltés.
Point de falaise à l’horizon, vous dites-vous, mais une colline assez abrupte au pied de laquelle s’étend la commune, dont l’origine remonterait à la période paléolithique, comme en témoignent de nombreux silex et un dolmen retrouvés.
Elle devient une seigneurie indépendante en 1513 et appartient à la famille de Marle, à l’origine de la construction de l’église de La-Nativité-de-la-Vierge et du château.
Jacques Delille (1738-1813), dit l’Abbé Delille, l’un des illustres personnages à avoir habité la commune, se serait inspiré de son parc pour composer « Les Jardins ou l’art d’embellir les paysages ». Poète, latiniste et versificateur, il est professeur au Collège royal puis élu à l’Académie française en 1774. Habitué des salons littéraires, c’est également le protégé de Marie-Antoinette et du Comte d’Artois. La Révolution française le pousse à l’exil, dont il ne revient qu’en 1802. Contemporain de Voltaire, il est considéré comme l’un des plus grands poètes de son temps.
L’église Saint-Laurent-et-Saint-Denis, classée monument historique le 10 août 1904 et dont le petit clocher domine la commune, vous évoque invariablement le destin du premier évêque de Paris.
Denis aurait été envoyé d’Italie vers 250 évangéliser la Gaule romaine, avec le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère.
S’ils fondent des églises à travers toute la France, parvenant à convertir de nombreuses personnes, leur voyage prend fin à Paris, alors nommée Lutèce, où ils sont arrêtés et martyrisés au « Mons martyrum », la colline Montmartre, appelée ainsi en leur souvenir.
Selon certains récits, Denis, décapité, se serait alors relevé et, après avoir ramassé sa tête, aurait marché droit au nord, pendant six kilomètres, jusqu’au lieu connu aujourd’hui sous le nom de Saint-Denis. Là, il aurait tendu sa tête à Catulla, une femme pieuse, avant de s’écrouler à l’emplacement même où la basilique, devenue tombeau des rois de France, sera par la suite édifiée. Il y serait toujours enterré.
Son altitude de 186 m, la plus haute du département, doit à la commune d’abriter un centre radio de Défense du territoire. C’est aussi la raison pour laquelle le clocher de son église, qui se dresse devant vous, est pris comme point de repère pour les premières cartes topographiques de France.
Vous ne l’auriez pas deviné ! Sous le règne de Louis XIV, les distances entre localités étant souvent estimées en journées de chevauchée, Colbert désire « que l’on travaillât à faire des Cartes géographiquement de la France plus exactes que celles qui y ont été faites… ». C’est dans ce contexte qu’il crée l’Académie des Sciences en 1666 et fait appel à Jean-Dominique Cassini, un brillant astronome italien, premier d’une dynastie de géographes qui se mettra au service de la cartographie française. Travaillant à partir d’un canevas de triangles et d’une échelle d’une ligne pour cent toises, il achève la deuxième carte en 1756. Elles sont quinze en 1790 mais il faudra attendre 1818 pour que l’entreprise, qui a débuté 150 ans plus tôt, prenne fin.
Le territoire est occupé pour moitié d’espaces naturels, dont 150 ha de parcs, squares et jardins, mais vous repérez vite l’aérodrome, la plus longue piste en herbe d’Europe.
Tout commence avec les essais des premiers hydravions, en 1912.
Pourquoi là ? Parce que la Seine y est exceptionnellement large et quasi droite. C’est d’ailleurs ici que Charles Lindbergh, premier aviateur à traverser l’océan Atlantique, amerrit un 26 octobre 1933. Au total, 600 appareils se posent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1960, avec les programmes Diamant, puis Ariane 1, une autre aventure commence. Les fusées sont, pour partie, conçues et assemblées ici ! Puis c’est la mise en service du hall d’intégration – grand comme l’Arc de Triomphe – et du quai Magellan, qui sert à charger l’étage principal des navettes sur des barges qui remontent la Seine. Direction Le Havre puis Kourou. Et aujourd’hui ? 14 fusées de nouvelle génération, qui culmineront à 70 m de haut, seraient en production.
Si les dépendances de l’ancienne ferme seigneuriale de la commune sont aujourd’hui transformées en centre culturel, elles témoignent toujours de la magnificence du territoire, vous dites-vous en les contemplant.
Granges et bergerie s’ajoutent au corps du logis et aux écuries bâtis entre 1750 et 1755. Admirez l’imposant colombier qui en fait également partie. De magnificence, il en est aussi question au château, édifié en 1750 sur ordre de Charles Savalette, garde du Trésor. Les travaux durent trois ans. Quand la façade comporte 25 croisées, le bâtiment compte 50 appartements ainsi qu’une salle de spectacle. Presque 20 ans plus tard, avec Philippe-Guillaume Tavernier de Boullongne, receveur général des finances, la demeure gagne encore en faste et devient le rendez-vous de la cour. Une salle de comédie, avec sa collection de costumes, est ajoutée ; le parc français transformé en jardin à l’anglaise. Complètement démoli, le château renaît de ses cendres début XIXème.
Vignerons, agriculteurs et meuniers : vous savez que pendant des décennies, ils fournissent non seulement leurs voisins de Mantes mais aussi Paris et la Normandie via la Seine, la voie de communication la plus rapide.
En 1843, la ligne du chemin de fer Paris-Rouen va rebattre les cartes. Aux côtés des industries naît une activité aujourd’hui caractéristique de la commune : la facture d’instruments de musique.
Fondé en 1825, Buffet Crampon, premier fabricant français d’instruments à vent et de becs, en est un illustre représentant. Vous découvrez que pas moins de 20 000 clarinettes, saxophones, cuivres et bassons sortent chaque année des ateliers.
Le marché évoluant constamment, en fonction des modes ou des pays, les instruments sont sans cesse réinventés. L’entreprise s’adapte également au développement durable grâce, par exemple, à un matériau composite qui remplace l’ébène, ou aux nouvelles technologies avec une application permettant de jouer… virtuellement. On n’arrête pas le progrès !
Vous empruntez la promenade habituelle de l’écrivain et du chien Pinpin, jusqu’à la maison qui trône au-dessus de la Seine. C’est en 1878, grâce au succès de « L’Assommoir », que le chef de file des naturalistes achète celle qu’il qualifie de « modeste asile champêtre ». Il y habite jusqu’à sa mort, en 1902, avec sa femme. L’argent que rapporte « Nana » permet d’ajouter une grande tour carrée, côté droit, baptisée comme le roman. La tour « Germinal », à gauche, sera hexagonale. Au total, Zola écrit ici huit tomes des Rougon-Macquart. « Nulla dies sine linea », soit « aucun jour sans tracer une ligne », pouvez-vous lire sur les murs de son cabinet de travail.
Si chaque matin est consacré à l’écriture, l’après-midi passe en promenades ou baignades sur l’Île de Platais, en face, et la soirée réunit les amis et visiteurs : Cézanne, Manet, Huysmans, Maupassant, Flaubert. Dans le musée que la maison est aujourd’hui devenue, tout vous ramène à cette époque, notamment les photographies prises et développées par Zola lui-même. Médan, est aussi incarné par son château, son histoire et ses propriétaires. Dominant la Seine, le château à reçu de grands hommes pendant la Renaissance et au XXème siècle, comme l’écrivain belge, Maurice Maeterlinck …
Dans la nuit du 19 au 20 août 1944, sous une pluie battante, les troupes américaines traversent la Seine pour la première fois ici, avant d’installer leur tête de pont au nord. C’est à cet épisode historique auquel vous songez depuis les hauteurs de la commune qui offrent une vue panoramique sur le barrage écluse, dernier ouvrage fluvial avant la Normandie.
Mis en service pour la première fois en 1886, il est totalement remanié en 1960, dans le cadre de la canalisation du fleuve. Outre qu’il concourt à réguler le niveau de l’eau depuis Andrésy, il permet la navigation des bateaux, accueillant près de 30 % du trafic fluvial national, soit plus de 250 bateaux par semaine. Les écluses sont deux afin de s’adapter aux différentes tailles des embarcations : l’une, moyenne, de 160 m de long ; l’autre pour grand gabarit, longue de 185 m.
Plateaux, coteaux, plaines, vallons boisés, vallée de la Seine … Vous comprenez ce qui séduit Berthe Morizot lorsqu’elle décide de passer ses étés de 1890 et 1891 avec mari et enfant dans une maison de la commune, aménageant son atelier au grenier. Stéphane Mallarmé vient en visiteur, Auguste Renoir en habitué. Quant à Berthe, éternellement éprise de la nature, elle peint également les enfants du village, réalisant plus de 50 tableaux au total, dont Le Cerisier, sans doute le plus célèbre.
Considérée comme l’égérie de Degas, Pissarro ou Monet, elle reste aujourd’hui moins célèbre que ses amis impressionnistes qui reconnaîtront pourtant en elle l’une des artistes les plus novatrices de leur groupe. Vous vous rappelez la phrase de Paul Valéry : « La singularité de Berthe Morisot fut de vivre sa peinture et de peindre sa vie… C’est là ce qui confère à ses ouvrages le charme très particulier d’une étroite, presque indissoluble relation entre un idéal d’artiste et l’intimité d’une existence ».
Difficile à imaginer, mais en 1852, lorsque Justin de Saint-Léger en hérite, la Maison des Buissons n’est encore qu’à l’état de pré…
Il y fait construire une grande villa et planter une trentaine d’essences. Le propriétaire suivant, le chocolatier Menier, transforme l’édifice en 1903, pour lui donner son style normand d’aujourd’hui. La « Maison des Carrières », plus modeste, garde peut-être aussi l’empreinte d’un de ses habitants.
Pierre Bonnard (1867-1947) n’est pas un locataire ordinaire mais le « peintre du bonheur », comme on l’appelle parfois. Il s’y installe régulièrement entre 1907 et 1921. Ses plaisirs ?
La campagne à explorer, le jardin où pose son modèle, la Seine pour canoter. Selon le Cercle historique de Vernouillet, il se serait inspiré de la commune pour représenter 22 paysages. Daté de 1910 et exposé au Musée d’art moderne de la ville de Paris, « Le village vu de la campagne » serait l’un d’entre eux, comme « La tarte aux cerises », réalisée dans le jardin.
Située dans le périmètre du Parc naturel régional du Vexin français, la commune se trouve également sur les rives de l’Aubette, petite rivière qui prend sa source dans le Val-d’Oise et se jette dans la Seine à Meulan.
De son histoire, vous apprenez que c’est en octobre 1056 qu’une charte de Galeran 1er fait mention de Tessancourt comme une terre offerte aux moines de Jumièges. Alors que le lieu est encore insalubre et désert, les moines transforment les marécages en étangs poissonneux et établissent des cultures. En 1136, c’est Robert III, comte de Meulan, qui fait donation de différents biens de la commune à l’église de Liancourt.
Des vignes sont alors plantées dans tout le village, lesquelles produiront le fameux « Clos de Tessancourt », en blanc et rouge. Des textes rapportent qu’il aurait été tout entier réservé « à l’usage de la Communauté sans en rien vendre, donner, ni soustraire »…
Essentiellement consacré à la grande culture céréalière, le territoire est habité dès le paléolithique, comme en témoignent les traces d’un village gaulois mises à jour grâce à des fouilles archéologiques.
Au début du Moyen Âge, vous savez que la commune appartient à la famille Mauvoisin, seigneurs de Mantes et de Rosny. Elle est alors le témoin de la bataille entre Philippe Auguste et Henri II Plantagenêt, dont les troupes ravagent le Mantois.
Bien d’autres épisodes historiques rythment la vie des habitants. Quant à l’église, si son chœur voûté de croisées d’ogives date du XVème siècle, elle est probablement bâtie dès le XIIème ou le XIIIème siècles. L’édifice de 28 m de long et 8 m de large comporte une nef couverte et un clocher-tour accolé au flanc sud.
L’abside est percée de fenêtres à remplage. La façade, elle, présente un portail rectangulaire surmonté d’une niche abritant une statue de la Vierge. L’ensemble est classé monument historique depuis 1975.
Encore un site en pleine nature, et pas des moindres ! Classé Natura 2000, il est situé dans l’une des plus belles boucles de la Seine, à coté de l’écluse de Méricourt.
C’est là que vous découvrez l’Ilon, un port de plaisance et son bassin de 100 ha directement reliés au fleuve par un chenal qui protège des capricieux remous du fleuve. Autres avantages ?
Ses pontons, surveillés toute l’année, équipés d’eau et d’électricité, offrent près de 200 places ; une zone technique, disposant d’une potence, permet de lever des bateaux jusqu’à 11,5 t ; quant à la partie stockage à sec, elle dispose de 100 places. Mais avant de prendre le large, profitez du chemin sauvage de 2,2 km, qui borde l’étang, où se croisent promeneurs et cyclistes.
Si vous vous éloignez de la Seine, c’est pour mieux apprécier le patrimoine culturel de la commune, notamment l’église Saint-Martin, en pierre de taille. Restauré en 1873, l’édifice est de style roman et date du XIIème siècle.
C’est dans le nord du département des Yvelines, à la limite du Val d’Oise, que vous attend le territoire vallonné et en partie boisé de la commune, traversée par une petite rivière nommée la Montcient qui prend sa source ici pour se jeter dans la Seine au niveau de Meulan.
Admirez le château de Sailly, du XVIIème siècle, le Prieuré de Montcient fondé au XIIème et actuellement occupé par le golf du Prieuré ainsi que le pigeonnier qui date de la même époque et se trouve au sein de la Ferme pédagogique du Colombier. Depuis trois générations, la famille de Monsieur Beguin y exerce le beau métier d’agriculteur. Dans cette exploitation typique du Vexin, vous apprenez tout sur les cultures, du semis aux récoltes. Si la ferme pratique l’élevage à ses débuts, elle produit aujourd’hui du blé, de l’orge, du colza ou du pois en agriculture dite « raisonnée », afin de préserver l’environnement, et s’ouvre au public depuis les années 2000.
Devant les 4,30 m de la statue de 15 tonnes en marbre blanc signée Jean-Joseph Espercieux, vous songez que beaucoup de noms illustres, et autant de grands souvenirs, sont attachés à la commune.
Celui qu’elle représente ?
Sans doute le plus célèbre d’entre tous : Maximilien de Béthune, duc de Sully. Rien n’est trop beau pour le Seigneur de Rosny, qui naît dans la commune le 13 décembre 1559. Militaire protestant, il devient Maréchal de France et Surintendant des Finances du roi Henri IV, dont il est également le compagnon d’armes mais surtout le conseiller fidèle et influent tout au long de sa vie. Commande de Louis XVIII pour honorer douze hommes illustres de l’ancienne monarchie, la statue est réalisée en 1817, avant d’être installée sur le pont de la Concorde, à Paris. Elle rejoint la cour d’honneur du château de Versailles en 1931 puis prend place ici, à l’entrée de la ville, quelques mois plus tard, accueillant les visiteurs de toute sa superbe.
Retour vers le passé. Vous contemplez le chêne « Mademoiselle », impressionnant par sa taille et la circonférence de son tronc – près de 4,20 m – et vous imaginez ce jour du 16 mars 1590 où le roi de France, Henri IV, chassant dans la forêt, rencontre son Ministre Sully, blessé à la bataille d’Ivry deux jours plus tôt.
La légende veut que Marie Catherine de Béthune, fille du Surintendant des finances, décide de commémorer l’événement en plantant cet arbre, exactement là où les deux hommes se retrouvent.
Ce lieu est presque sacré et il n’est pas le seul. Située sur un plateau qui surplombe la Seine, la forêt régionale de Rosny, de 2 000 ha, est classée en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique.
De la très rare Daphne mezereum à de nombreuses orchidées, en passant par les chênes, hêtres, châtaigniers, pins, frênes ou érables, c’est donc le repaire de plusieurs espèces. Elle abrite également buses, chouettes hulotte ou hiboux moyen-duc qui côtoient grenouilles, tritons, crapauds, salamandres ou libellules.
Vous songez que de tout temps, la commune est une terre agricole où de nombreuses fermes proposent, outre céréales et choux, cerises, prunes, pommes et surtout poires, alternant les saisons avec fraises et framboises. Le tout est transporté jusqu’aux halles de Paris, puis à Rungis.
Les vergers, en particulier, représentent le fleuron du village. Aujourd’hui, même si les bâtiments subsistent, la plupart des exploitations ne sont plus en activité. En ce qui concerne le patrimoine religieux, la commune est bien servie. C’est en 1152 que l’église Saint-Pierre-Saint-Paule est réédifiée sur son site actuel. Son clocher octogonal de style roman est d’origine et n’a connu que deux rénovations. Culminant à 37 m de haut, il sert également de tour de guet, ce qui en fait une cible durant la guerre de Cent Ans. Ainsi que le portail Renaissance, il est classé monument historique.
Le patrimoine de la commune comprend plusieurs édifices, des lavoirs et des moulins. Vous vous décidez à longer la Montcient où, jadis, se trouvent 15 moulins.
Parmi ceux qui subsistent, le plus en amont est le Moulin brûlé, ou Moulin de Bonival, construit en 1760. Il sert à moudre le grain, au moins jusqu’en 1852, puis est reconverti en atelier de petite mécanique. Enfin, il produit de l’électricité mais, avec la détérioration de sa roue, cesse toute activité en 1973. Vous trouvez ensuite le Moulin de Bachambre, Gournay et Gaillard.
Le premier est mis en service en 1828, pour la papeterie ou la meunerie, avant d’accueillir une usine de polissage de petites pièces en 1910. Le deuxième moud du grain jusqu’en 1847 puis est transformé en moulin à papier et, à partir de 1960, permet de fabriquer des feuilles en plastique. Le troisième et dernier est aussi le plus ancien puisqu’il en est fait mention dès 1101. Son activité est dédiée à la production de farine puis d’électricité.
Aux XIX et XXème siècles, la commune compte une dizaine de lavoirs, indispensables au lavage du linge mais aussi des légumes. Il n’en reste actuellement qu’un seul et vous découvrez l’histoire de ce rescapé.
Construit en 1867 en même temps que trois autres, il est baptisé le lavoir de la « grande planche », en référence au pont en bois qui se trouve à proximité, et profite sans doute d’une rénovation dès 1889. Il s’agit d’un lavoir à impluvium central, c’est-à-dire qu’une ouverture au centre de sa toiture permet de recueillir les eaux de pluie. Mesurant 9 m de long sur 5 m de large, il est composé de deux bassins : qualifié de « supérieur », le premier est destiné au rinçage du linge et se remplit grâce à une source, l’un des bras déviés du ru de Montbuisson, avant de se déverser dans le bassin dit « inférieur » qui sert au lavage, nécessitant donc une eau moins pure. Son activité cesse dans les années 80.
De l’église du XVIIIème siècle, vous n’apercevez que le clocher au toit conique. Et pour cause. Comme bien d’autres constructions de la commune, l’édifice est caché sous le sol, au pied des hautes falaises qui dominent la Seine.
Creusées directement dans le calcaire, ces habitations troglodytiques, appelées boves, dont il subsiste aujourd’hui quelque 200 spécimens, servent aux hommes comme aux animaux.
Dans certaines excavations, on peut apercevoir les anciens foyers, alcôves de couchages, mangeoires, galeries pour rejoindre les maisons voisines ou escaliers : tout un réseau souterrain se déployant jusqu’à Méricourt.
Servaient-elles également aux habitants pour se cacher ou s’enfuir ? Avant la guerre de cent ans et la domination anglaise, ils subissent déjà les invasions normandes. C’est l’époque où de nombreux châteaux se construisent sur les bords de la Seine pour tenir lieu de refuge. La Roche-Guyon, pur joyau architectural que vous apercevez à quelques centaines de mètres, est de ceux-là.
Dans le périmètre du parc naturel régional du Vexin français, vous découvrez cette commune tout en contraste.
D’un côté, l’église paroissiale. Elle est placée sous le vocable de la nativité de la Vierge et son histoire vous ramène à l’an 1015. Héloïse, femme d’Hugues II Tête d’Ours, en fait alors donation à l’abbaye de Coulombs, en même temps que celui de Lainville. Reconstruite au XIIème siècle, elle est également fortement remaniée au XVème siècle puis restaurée en 1846.
Si le chœur, pentagonal, n’est éclairé que par trois fenêtres en plein cintre sans remplage, elle comporte une nef de deux travées, précédée d’un porche de pierre. A quelques kilomètres de là, visitez Forest Hill, domaine privé d’une superficie de 200 ha qui s’étend sur une colline boisée. Dans ce lieu qui a servi aux sélections du Camel Trophy, l’un des raids automobiles les plus extrêmes, on vient pour des en promenades « sportives » à bord de quads, buggys ou tout-terrains.